Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été passionné par l’espace. Etrangement, je n’ai jamais compris d’où ça venait, car mes parents ne s’intéressaient pas au sujet. Au fil des années, j’ai continué à entretenir cette passion. Je suivais les lancements, que ce soit Soyouz, Ariane 5, les navettes spatiales… Les sorties spatiales aussi! Pour le carnaval, je ne me déguisais pas en planète, ou en extraterrestre. Ma maman m’avait conçu une combinaison spatiale. Ensuite, j’ai pu voir la Cité de l’Espace et faire un stage à la Ferme des Etoiles. J’ai eu un télescope étant petit, je me souviens encore du moindre détail, son odeur… Mais on a pas pu le garder, on ne roulait pas sur l’or. J’ai vu l’éclipse totale de 99, vécu l’accident de Columbia en 2003, la fin de Mir, les débuts de l’ISS.
Dans mon collège, j’avais créé un club d’astronomie. On se réunissait, on communiquait sur les évènements spatiaux. Une prof de maths participait au club. Elle est décédée d’un cancer à la même époque. Elle m’a laissé une lettre : « Continue de communiquer notre passion ». Le souci, c’est que les autres élèves du collège étaient disons… pas sympa avec moi. J’avais d’excellentes notes en maths et en sciences. parfois 1er de la classe. Ce qui n’a pas plu à certains de mes camarades.
Suite à un harcèlement scolaire violent (au sens propre, j’avais constamment des bleus), mes notes ont dégringolé. Je ne parlais plus espace. C’était devenu un secret. Jusqu’à 2014, je n’ai plus partagé ma passion avec personne. J’avais perdu toute perspective d’avenir. J’étais dégouté des études, du cursus scolaire, c’était devenu une phobie. J’étais perdu, totalement. J’en voulais à la terre entière.
Parallèlement aux études, j’étais autodidacte en tout. Je me suis auto-formé en anglais, en vidéo, en communication. Mes premières vidéos en 2004 sur Dailymotion étaient des vidéos d’airsoft. Vu que j’avais appris le développement web tout seul, j’ai intégré des SSII, puis passé chef de projet web. J’avais 20 ans. L’activité ayant plus ou moins baissé avec la crise de 2008, j’ai enchainé les petits boulots : livreur d’ordinateurs, SAV informatique, intérim… Jusqu’en 2013 où j’ai intégré une entreprise de télécoms sous-traitante pour SFR. Je travaillais en 3×8, parfois 7 jours d’affilée, les horaires se décalant chaque jour. Puis je suis passé chef d’équipe adjoint au bout de 5 mois, je gérais donc une équipe de 9 gars en 3×8, bossait avec eux, avec astreinte 24/24h. La pression était énorme, surtout qu’on travaillait dans un centre de crise. Ca ressemblait un peu au centre de contrôle de Houston. Des écrans partout. L’atmosphère anxiogène en plus.
Après le travail, j’allais sauter en parachute. Ce n’était pas donné, mais quel plaisir! Je voyais Lyon, le Mont Blanc, C’était sublime. Je me suis aussi acheté une caméra. Un Canon EOS 600D. Je voulais faire des vidéos sur le parachutisme. J’ai fini par réaliser mon premier documentaire.
J’ai rencontré un gars. Il a changé ma vie. il s’appelait Philippe Jean, il faisait du Base Jump, de l’alpinisme et militaire à l’EMHM. Je l’ai suivi partout, il m’a formé à la montagne, à filmer des sauts de base jump. Je suis devenu son réalisateur-monteur. Je le considérais comme mon grand frère. On a passé le nouvel an 2014 à -20 à 2600m. Il est décédé pendant un vol à Chamonix le 26 décembre 2015. Quelques temps avant, j’avais réalisé un court métrage documentaire sur lui. On avait été sélectionnés au grand prix du festival CLAC.
Après le décès de Phil, j’ai décidé, en janvier 2016, de faire ce qu’il m’avait appris : m’assumer et faire ce que je voulais vraiment. J’ai monté ma chaîne Youtube.
A partir de là, tout s’est accéléré. une vidéo par semaine, des directs de plusieurs heures pour commenter les lancements et autres évènements spatiaux, à l’époque où personne ne le faisait encore.
En parallèle, j’ai été engagé comme médiateur scientifique au Planétarium de Vaulx-en-Velin, une aventure qui a duré de 2017 à 2019. en mars de cette année, je fais le choix d’y mettre fin pour me consacrer à temps plein à Stardust.
J’ai commencé à avoir des liens avec les agences spatiales et firmes aéronautiques. On a tourné à l’Agence Spatiale Européenne, au CNES, au Kennedy Space Center, chez Airbus, et fait des lives pour le CNRS, le CEA, le CNES…
Puis vers 2018, mon contenu est devenu plus narratif. De simples vidéos éducatives, tout a lentement basculé vers les documentaires longs, centrés sur l’aspect humain de l’aventure aérospatiale.
Aussi, j’ai commencé à apparaître dans plusieurs médias (presse nationale et internationale, radio, télévision)
En 2020, je crée le projet non lucratif WikiArchives.Space, qui vise à rassembler le plus grand nombre d’archives photographiques, audio, vidéo et écrites sur l’exploration spatiale. C’est aujourd’hui une des plus grandes bases de données au Monde.
Aujourd’hui, Stardust Prod, SASU indépendante, continue son activité dans la périphérie d’Annecy.